FONTAINE POSTEUIL  _ RIANS (Var)

LES FONTAINES

Un peu d’histoire…
Au 18ème siècle, le conseil communal de RIANS décide de nombreux travaux dont ceux de l’adduction d’eau. En 1700, des travaux sont faits pour amener l’eau de la source de Rigaude à la place publique de la Terrasse (Place Saint Laurent). En 1706, les habitants du Quartier de Guibert firent, à leurs propres frais, creuser un puits « à l’endroit de ladite place qui fut marquée par des fontainiers. Lequel puits ils ont fait creuser jusqu’à la découverte de l’eau. Comme ce puits est pour l’utilité générale, lesdits particuliers requièrent le Conseil pour les assister pour son achèvement ». En 1711, la commune fait faire une coupe de pierre à la Fontaine du Caromp. En 1714, on réparait les fontaines de l’Humède, de la Terrasse et de l’Hôpital. En 1723, on fait une « halle » au lavoir de l’Humède.

En 1753, la communauté fait effectuer des recherches d’eau par un architecte-géographe de la ville d’Aix-en-Provence nommé Azard, qui est accompagné du Sieur Ricard, indicateur des eaux souterraines. Au mois de septembre, les consuls exposaient au Conseil que de tout temps le lieu a manqué d’eau et surtout en cette saison où il règne une grande sècheresse ; ils ont parcouru le terroir et ont indiqué quelques endroits où ils sont assurés y avoir une quantité d’eau suffisante. En effet, l’eau fut trouvée sur le chemin de Saint-Maximin, près de l’oratoire de la Pitié au Petit Défends et au Quartier de Valtorte. Il fut alors proposé de réunir ces trois sources avec celle de La Baume pour les conduire à la fontaine de la Place. Malgré l’avis des experts, la commune ne fera pas creuser autour de l’oratoire de la Pitié. En 1765, le Conseil décidait « que l’eau de la Fontaine Saint-Laurent étant assez considérable, il serait nécessaire pour l’utilité publique de venir la faire rejaillir à la Place du Marché ».

La plupart de ces anciennes fontaines existent toujours. Vous en trouverez une revue ci-dessous. Certaines ont été déplacées, d’autres sont taries, d’autres encore sont alimentées par l’eau de la ville. De l’eau de source coule encore aujourd’hui à la Fontaine du Caromp et à la Fontaine François.

La Fontaine François
Située Avenue du général de Gaulle, elle fut refaite en 1914. Le bassin est en pierre de taille, bas, rectangulaire, aux coins arrondis. Le buffet est adossé avec un fronton arrondi sur lequel est sculptée la date de la construction. La surverse alimente un bassin allongé servant d’abreuvoir au bétail, plus particulièrement aux moutons, passage obligé des bergers lors des transhumances. L’eau s’écoule par deux canons simples. Les porte-cruches sont des barres de fer parallèles. C’est une des rares fontaines de Rians alimentée encore aujourd’hui par une source qui vient du Quartier de La Garde. L’eau est fraîche, sans goût, un peu calcaire. Il devait y avoir un puits dessous car les archives de la commune signalent « une pompe pour monter l’eau dans le petit bassin ». Sa surverse alimentait le Lavoir Neuf (aujourd’hui « Pizza Chez Georges »)

La Petite Fontaine
Située Rue Jules Ferry, à côté de l’ancienne prison. C’est une fontaine adossée composée d’un bassin en pierres. Lors des travaux de rénovation de la Place du château, la conduite d’eau qui alimentait la fontaine à partir d’une source située probablement Quartier La Rigaude, a été endommagée et l’eau a été perdue. Les anciens élèves ayant fréquenté l’école de la Rue Jules Ferry jusqu’au début des années 70, se souviennent s’y être désaltérés en revenant de promenades scolaires.

La Fontaine de Cougourdon
Elle se trouvait au début du Chemin des Pujades. Elle était en pierres et alimentée par une source. Elle fut détruite au début des années 70 car elle gênait le passage des automobiles.

La Fontaine et le Lavoir des Jas
A la descente des Jas, en bas de l’avenue du 19 août 1944, il y avait côté gauche en direction des Trente-Gouttes, un lavoir avec une fontaine en pierres. Détruite à la même époque et certainement pour les mêmes raisons que celle de Cougourdon.

La Fontaine de la Place Neuve ou Place du 8 mai 1945
Avant la Grande Guerre, cette fontaine se trouvait sur la Place de la Mairie. Elle a été déplacée lors de l’édification du monument aux Morts. On ne connaît pas la date exacte, mais la décision de construire le Monument aux Morts fut prise par le Conseil Municipal du 25 octobre 1931. On la classera ensuite comme fontaine singulière car elle n’est ni vraiment isolée ni adossée puisqu’elle a été placée sur le mur de soutènement de la Place. Son bassin est ovale, en pierres de taille, sans portes-cruches. Le fût quadrangulaire est surmonté d’une corniche et d’une pointe de diamant. Une rosace entoure un robinet moderne qui remplace le canon. Elle est alimentée aujourd’hui par l’eau de la ville. En contrebas de cette fontaine, Rue Centrale, se trouve une autre petite fontaine en pierres.

La Fontaine de la Place de la Mairie
Elle fut construite en 1887. C’est la sœur jumelle de la fontaine de la Place du 8 mai 45. Son bassin est en pierres bouchardées (les parties saillantes des pierres ont été entamées avec un outil armé de pointes). Son fût est quadrangulaire et surmonté d’une corniche et d’une pointe de diamant. Une rosace sculptée dans la pierre orne le canon simple en métal. Le porte-cruches est simple, formé de deux barres de fer parallèles. Elle est alimentée de nos jours par l’eau de la ville.

La Fontaine de l’Impasse de la liberté ou Barrières et mûriers
Construite à côté du lavoir, c’est une petite fontaine adossée. Alimentée aujourd’hui par l’eau de la ville, le canon est remplacé par un robinet. Son fronton est arrondi, la vasque est en pierres. Deux barres de fer parallèle forment le porte-cruches. C’est la survires de la fontaine de la Place Saint Laurent qui alimentait le lavoir « debout » c’est-à-dire qu’on y lavait debout et non agenouillé.

La Fontaine de la Place du Portail
C’est une fontaine isolée double avec deux bassins rectangulaires aux coins arrondis. le buffet quadrangulaire porte l’inscription : « Fait le 20 janvier 1850 de la République Française ». Une urne à volute forme l’acrotère. Les porte cruches sont des barres de fer parallèles. Elle est alimentée par l’eau de la ville.

La Fontaine de la Place du Posteuil
La fontaine telle qu’on la voit fut construite en 1888. On peut penser que l’eau arrivait sur la Place avant la construction de la fontaine puisque c’est en 1765 que le conseil municipal décide d’y apporter l’eau à partir de la Fontaine Saint-Laurent. La réfection d’une partie de la canalisation est inscrite au budget communal de 1912. C’est une fontaine adossée, encadrée de deux escaliers arrondis qui conduisent à la place supérieure. Le bassin monolithe (c’est-à-dire d’un seul bloc de pierre) est en pierre bouchardée (les parties saillantes des pierres ont été entamées avec un outil armé de pointes). Les mascarons ornant les canons représentent des têtes de lions. Le buffet supérieur est un bas-relief composé de deux enfants et d’un dauphin ; il domine une vasque en forme de coquillage. Le blason de Rians s’inscrit dans le fronton. Les porte-cruches sont des barres parallèles en forme de U. La fontaine est alimentée de nos jours par l’eau de la ville.

La Fontaine du Caromp
C’est une fontaine ancienne. Le bassin octogonal en pierre est réalisé par la commune en 1711. Elle est alimentée par une source ; l’eau est amère et calcaire. On trouvait la même eau dans un puits peu profond de l’autre côté du collet au « pont de planche » Quartier des Gypières. Son bassin bas permettait d’abreuver les troupeaux. Il y avait une remise à proximité (Restaurant de la Fontaine). Le lavoir sera construit en 1895-1896. Le fût quadrangulaire repose sur des blocs de pierre. Une statue célébrant la République domine la fontaine. Elle était à l’origine posée sur une colonne en fonte qui sera remplacée dans les années 1980 par une vasque en pierre de rogne sculptée de 4 têtes de lion. Les porte-cruches sont des barres de fer parallèle formant un rectangle allongé aux angles arrondis (double U). Il y coule toujours de l’eau de source.

La Fontaine de la Place Saint-Laurent
La fontaine de la Place Saint-Laurent est sans doute la plus ancienne du village puisque des comptes-rendus datant de 1584 la citait. L’eau de source du Quartier de La Rigaude est amenée Place de la Terrasse (ancienne Place Saint-Laurent) en 1700. À cette occasion, on fait faire une statue de Saint-Laurent pour être mise sur l’élévation de la fontaine de cette place. Des travaux sont réalisés à la fontaine en 1714. Sa surverse alimentait la Fontaine du Posteuil et le lavoir de l’Impasse Barrières et Mûriers. On signale en 1751 que « divers tapageurs auraient rompu la fontaine de la Place de la Terrasse ». On prit celui qui était jugé le plus coupable. Cependant, celui-ci implora la clémence du Conseil et soutint que ce n’était pas lui qui avait fait « le susdit tapage, ni rompu la coupe de ladite fontaine ». Ses parents s’étant offerts à faire tailler une nouvelle coupe à leurs frais, on relâcha le jeune homme. Un nouvel acte de vandalisme fut noté en août 1764 : dans la nuit du 13 au 14, certains envoyèrent des pierres à la statue et lui brisèrent un bras. La commune fit des poursuites pour découvrir les coupables, sans qu’on puisse savoir si les recherches aboutirent.
La fontaine telle qu’on la voit aujourd’hui fut édifiée en 1900. Son bassin hexagonal est en pierre de taille. Le fût, court et canelé, supporte un bassin d’alimentation ventru avec 4 jets versant. Le décor stylisé et géométrique marque l’évolution de la sculpture du début du XXème siècle. L’acrotère dominant la fontaine est un vase en fonte. Les porte-cruches ont été dessinés à l’époque de la construction par un architecte de Rians, Mr. Pons. Des rosaces taillées dans la pierre entourent les canons en métal. La fontaine est alimentée aujourd’hui par l’eau de la ville.

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